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Date de création : 04.01.2016
Dernière mise à jour :
02.10.2023
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Le poème jadis apprécié des sages érudits
S'est terni aux affres de la décadence.
L'éclairage de son ondoyante lumière
Humilié par la brillance aveuglante du projecteur
Agonise comme une délicate violette
Exposée aux rayons directs du soleil,
Et piétinée par les hordes de barbares
Inassouvis de brutalité et de pillage.
Adieu paradis terrestre au sol fertile,
L'aridité gagne les coeurs et les esprits.
Le projecteur focalise sur la bêtise
Pour évincer l'intelligente tolérance,
Pour assécher dans nos consciences
Jusqu'aux moindres traces de sagesse,
Le projecteur brûle le frêle terreau
Nécessaire à toute germination.
La fleur de poésie se fait rare,
Elle ne peut plus lutter contre l'invasion
De la dureté blessante et sèche
Que diffusent les puissantes machines.
Trouvera-t-elle un jour son havre de paix
Pour pouvoir y préserver au moins sa semence?
Espérer des jours meilleurs: utopie.
L'humanité se dessèche.
Les pilleurs nourrissent de leurs saccages
Les incultes faibles et pleutres.
Ils se montrent plus forts que les élus,
Avec leur fortune si mal acquise
Avec leur vérité si mal écrite.
Et le peuple des incultes applaudit,
Inconscient du crime qu'il cautionne,
Délaissant son pouvoir au profit des menteurs.
Pendant que menteurs et voleurs font ripaille
La société discrète des sages érudits
Voit se détourner d'elle les nombreux regards
De ceux qui ne savent plus lire la réalité.
Fascinés par tant d'images virtuelles
Ils courent vers le grand miroir aux alouettes,
Pauvres alouettes qui seront piégées,
Etourdies puis abandonnées aux charognards.
Les images du poème fleurissent à l'intérieur
Dans l'interprétation intime des mots
Que l'artiste a savamment disposés
Dans un moment d'inspiration éclairée.
Les images du poème nourrissent les cœurs
D'instants sublimés qui nous échappent
Et qui nous font oublier, le temps d'un rêve,
Les nécessités que la vie nous impose.
Le moment du poète est observation.
Le temps peu bien s'écouler, tranquillement,
Il n'est pas source de frustration
Le poète n'est pas pressé de rendre sa composition.
Le temps donne à la réflexion
Les mots pour la formulation
Un décor pour l'imagination
Un espace pour la méditation.
La voix du poète est si faible maintenant
Elle ne sera bientôt plus qu'un vague souvenir,
Etouffée par les désirs obsessionnels
De satisfactions égoïstes,
Retirée tel un poids inutile des bagages du savoir,
Jetée aux orties sans respect aucun,
Victime de la trahison des élites du peuple,
La voix ne dira plus le poème.
Les armes remplacent les mots
Les larmes ne sont plus de bonheur
Le rideau tissé de mensonge est tombé
Occultant le passage des lumières.
Les consciences vont à nouveau s'endormir,
Par les perfusions coulent la doctrine,
Les menteurs ont fini par gagner,
Voici venir le nouvel obscurantisme.
Car ceux qui sont à l'origine
De cette terrible machine
En sont désormais les esclaves
Prisonniers qu'ils sont dans l'enclave.
Ne savent plus imaginer
L'avenir qui leur rit au nez
Ils ne croient plus qu'à leur passé
Ce sont des êtres dépassés.